Le 14 avril à 19h au domaine Sounit à Rully, la compagnie le Doux Supplice jouera La Concordance des temps.
« La Concordan(s)e
Il y a là les paumes ouvertes, tournées vers le ciel,
Il y a là les mains faites et offertes pour porter,
Il y a là deux présences et une terre, à traverser.
Et pourtant, prendre le temps… installer. Se mettre en route à pas lents vers l’horizon, sans un regard, guidé par le déroulé du pied sur le sol, et la sensation du dos qui devine les pleins et les vides qui l’entourent. Marcher pour rencontrer le chemin de quelqu’un d’autre. Tordre les trajectoires, plier le temps et l’espace, habiter les écarts, pour enfin saisir le point infime du contact.
Il faut bien toute l’épaisseur de cette marche pour saisir les valeurs de la rencontre qui se jouent dans la Concordance des temps. Voici donc deux êtres en accord pour explorer les champs intimes, physiques et organiques d’une relation tendue entre deux pôles : la sensibilité profonde à soi et à l’autre, et le dialogue avec la gravité.
Se jouent alors les dimensions d’un accueil qui laisse surgir les formes acrobatiques comme autant de figures du lien : se laisser porter comme un enfant, gravir l’autre tel une montagne, aller chercher son corps dans l’enroulement, tenter une assise commune au sol, trouver sa place sur l’autre, inverser les rôles, se bercer, s’abandonner… Un duo pour dire la puissance de l’entre-deux, cet intervalle poétique entre deux corps et deux espaces, dans lesquels se nichent le sensible et l’imaginaire.
Sans rien oublier du toucher – toucher en peau à peau, toucher en appuis solides mais précaires, toucher du regard pour les spectateurs si proches – les deux acrobates impriment leurs marques dans le mouvement de l’autre. Mais intensément libres, ils savent rompre le continuum de leur traversée pour prendre le temps du recul, le temps bienvenu du soin, après l’animalité d’un battle et le sautillement d’une passacaille.
Puis, quand l’abandon de l’un suppose l’engagement et l’attention extrême de l’autre, se donnent tous les enjeux de cette relation de confiance et d’empathie – qu’elle s’expose dans une verticalité aveugle à deux mètres de hauteur ou au creux d’un déséquilibre au ras du sol. Avec, en ligne de mire, la jouissance du mouvement dansé incarnée dans l’étreinte éthérée d’un tango sensuel, ou dans la frénésie d’un jeu de jambes libérateur si profondément ancré que nul poids du monde ne viendra altérer… »
Nathalie Yokel
Partenaires : L’Estive – Scène Nationale de Foix // La Verrerie d’Alès , PNC Occitanie – Alès (30) // Le Cratère – SN d’Alès – Alès (30) // Centre Culturel Le Mail – Soissons (02) // le Théâtre Louis Aragon – Scène conventionnée Art et Création – Tremblay en France (93) // Le Channel – Scène Nationale de Calais (62) // Le Plongeoir – Cité du Cirque – Pôle Cirque – Le Mans (72) // L’Abattoir – CNAR – Chalon sur Saône (71) // AVEC – Arts vivants en Cévennes – Anduze (30) // La Berline – Champclauson (30)
Soutiens institutionnels : DRAC Occitanie, Région Occitanie, Département du Gard, Ville de Nîmes.
Avec : Pierre Jean Bréaud et Guillaume Sendron
Regards extérieurs : Airelle Caen et Colline Caen
Création lumière : Mathias Flank et Floriane Malinski
Création sonore : Jack McWeeney
Production : Camille Rault-Verprey
Administration : Aurélia Delescluse
Costumes : Charlotte Chazarenc